Scanner ou photographier votre art ?

Si vous aimez créer avec des outils traditionnels (analogues, non digitaux), tels que l’aquarelle, l’acrylic, la peinture à l’huile, les pastels, les crayons de couleur, le fusain ou même avec des papiers découpés …, vous vous posez, peut-être ces deux questions;

  • Quelles avantages la numérisation de vos creations pourrait-elle avoir ?
  • Comment numériser vos créations ? Est-ce préférable de scanner ou de photographier votre art ?

Dans cet article, je vais vous expliquer mon point de vue et je vais vous révéler les avantages et les inconvénients de ces deux outils de numérisation (scan et photo).

Pourquoi numériser vos créations ?

Numériser vos creations analogues ouvrira plein de nouvelles portes pour votre art et pour votre créativité. Au-delà de la possibilité d’archiver et de répertorier votre travail au fil du temps, la numérisation vous permettra de :

  • Créer une version propre de votre art sur ordinateur
  • Mettre en valeur votre travail sur internet (site web, réseaux sociaux)
  • Créer des versions numériques de vos oeuvres que vous pouvez vendre sous forme d’affiches ou de clip art, autant de fois que vous le voulez. Cela vous permettra de preserver votre original ou de le vendre à son juste prix, offrant à vos clients la possibilité d’acheter des copies de l’oeuvre originale à moindre prix.
  • Utiliser votre art pour l’appliquer sur des produits du quotidien (objets, vêtements, cartes de voeux, faire-parts…)
  • Vendre des copies numériques de vos creations à des entreprises qui peuvent s’en servir à des fins de communication, de marketing ou pour créer différents produits. C’est ce qu’on appelle des contrats de licensing.
  • Ou, tout simplement, continuer votre propre processus créatif en utilisant le digital comme un prolongement de votre démarche artistique, mêlant outils traditionnels et digitaux au sein de vos creations.

Comment numériser votre art ?

Pour numériser une creation artistique en 2D (dessin, peinture, illustration, collage), vous pouvez soit scanner, soit photographier votre oeuvre. 

Les outils dont vous avez besoin sont assez simples : 

  • Scanner ou appareil photo (l’appareil d’un telephone portable, moyenne gamme, peut suffire)
  • Ordinateur
  • Un logiciel de traitement de l’image: personnellement j’utilise et je préconise Adobe Photoshop et Illustrator (pour les images que je veux vectoriser).

Scan ou photographie ?

Si vous débutez dans la numérisation de vos créations, vous pouvez vous poser la question s’il y a une difference entre ces deux méthodes (le scan et la photographie) et laquelle des deux choisir pour un résultat optimal.

Avant de parler de choix, voici les avantages et les inconvénients de chacune des deux.

Le Scanner 

Si vous n’avez pas encore de scanner et planifiez d’en acheter un, voici mon petit conseil. Si votre objectifs est de scanner vos oeuvres d’art :

  • Préférez les scanners à plat, plutôt que les scanners de documents. Ces derniers font passer vos documents papier à travers une fente lors de la numérisation.
  • Vérifiez que le scanner offre des possibilités de numériser à très haute définition. Pour cela regardez quelle est la valeur la plus élevée de ppp (points par pouce) ou dpi (dots per inch) que le scanner peut atteindre. Certains scanners s’arrêtent à 600 – 900 ppp, d’autres peuvent atteindre 4800 ppp.
Les avantages du scan:
  • Numériser votre art directement à plat (Cela vous évitera une éventuelle distorsion de l’image, des problèmes de perspective ou de lumière)
  • Ajuster les paramètres de résolution et pouvoir agrandir votre art au-delà de sa taille réelle
Les inconvénients du scanner:
  • Le scanner peut être un appareil encombrant et pas toujours à portée de main (surtout si vous êtes un artiste nomade). Néanmoins, sachez qu’il existe également des scanners portables.
  • Beaucoup de scanners sont limités au format A4 ou plus petit. Si vos oeuvres sont beaucoup plus grandes, vous auriez besoin d’un scanner qui gère des dimensions plus importantes. Autrement, il est nécessaire de scanner vos images en plusieurs parties et de les reconstituer dans un programme de traitement de l’image, ce qui est tout à fait faisable.

Ou encore, recourir aux services d’un imprimeur professionnel capable de numériser votre grand format.

Quelques conseils

Avant de procéder à la numérisation, une fenêtre va s’ouvrir, celle qui affiche les paramètres et les options de numérisation. Prêtez attention au paramètre de résolution. Si vous destinez votre image pour le print, en taille réelle, vous voudriez que sa numérisation soit de très bonne qualité sans perte d’information. 

La resolution minimale don’t vous avez besoin pour l’impression sur papier est de 300 ppp (points par pouce) ou 300 dpi (dots per inch)

Si vous avez l’intention de créer des impressions plus grandes que la taille réelle de votre création, vous pouvez augmenter le chiffre de la resolution, selon les possibilités offertes par votre scanner. Vous pouvez choisir 600 ppp, 900 ppp ou plus, si votre scanner le permet.

Voici un exemple: si vous scanner votre oeuvre à 600 ppp, vous pouvez imprimer votre art en 2 fois plus grand que sa taille originale sans perte de qualité. 900 ppp vous permettra de l’agrandir 3 fois et 4800 ppp – 16 fois.

Honnêtement, je n’ai jamais eu la nécessité d’agrandir mon art 16 fois, mais sachez que c’est possible. En ce qui me concerne, mon scanner va jusqu’à 1200 ppp de résolution, ce qui, pour moi, a été largement suffisant comme marge d’agrandissement jusqu’à présent.

L’appareil photo

Les avantages:
  • économique : si vous avez un telephone portable moyen, vous pouvez commencer à numériser vos creations en taille réelle.
  • Facile à emporter avec soi ( La plupart des artistes nomades sont inseparables de leur appareil photo).
  • Pratique pour numériser rapidement différents étapes de notre travail et les partager en quelques clics sur internet.
  • Vous pouvez créer des effets de flou au premier ou à l’arrière plan en jouant sur la profondeur de champs. Vous pouvez également appliquer des filtres ou ajouter des objets artistiques ou décoratifs autour de votre oeuvre…dans le but de créer une ambiance particulière. Cela donne de belles images captivantes à partager sur les réseaux sociaux, mais ce ne sera pas pour creer une version numérique fidèle à votre original.
Les Inconvenients:
  • La resolution sera moins bonne que celle du scanner et il vous sera impossible d’agrandir vos créations au-delà de certaines limites sans perte de qualité. Pour moi, c’est le plus grand inconvenient de cette méthode.

Pour pallier à ce problème et augmenter la resolution de vos photographies, vous pouvez utiliser un appareil (réflexe ou hybride) capable de photographier au format RAW. La résolution de vos photos sera nettement meilleure, mais toujours limitée si vous voulez agrandir votre image de façon importante.

  • La photographie peut requérir quelques competences et un peu d’entraînement pour prendre des photos de qualités. Mais, rassurez-vous, rien de trop compliqué que vous ne puissiez apprendre ou maitriser. 
Quelques conseils
  • Efforcez-vous de maintenir votre appareil photo ou telephone portable parfaitement au dessus de votre art sans le pencher, et en alignement le plus parfait possible avec l’image. Votre prise de photo doit être directement de dessus, sans angle d’inclinaison.

Si vous avez du mal à y parvenir manuellement, vous pouvez vous aider d’un trépied ou d’un autre support pour fixer votre appareil à la verticale.

Une autre astuce: si vous avez un iPhone ou un iPad, les deux croix, jaune et blanche, qui apparaissent au milieu de votre écran de prise de photo, doivent se superposer parfaitement. C’est un indicateur qui vous permet de savoir si vous êtes bien alignés par rapport au plan de prise de vue.

Un autre point extrêmement important quand il s’agit de photo, c’est la lumière. Voici mes conseils à ce sujet:

  • Privilégiez la lumière du jour, la lumière naturelle. Pas de flash.
  • Évitez la lumière directe sur votre art. Si le soleil frappe directement sur votre oeuvre cela va créer des zones d’ombre et de lumière très tranchées.
  • Évitez les prises de vue à contre-jour. Si votre oeuvre est dos au soleil et vous prenez la photo face au soleil, votre création apparaîtra sombre
  • Ne prenez pas de photo de votre art derrière une glace (ou tout autre surface luisante) pour éviter les reflets de la glace sur l’oeuvre.
  • Si vous devez appliquer du vernis sur votre art (cela peut être le cas de ceux qui aiment la peinture à l’huile), prenez vos photos avant l’application du vernis.

Que ce soit pour le scan ou pour la photographie, vous avez toujours la possibilité de recourir aux services d’un professionnel, mais cela n’est de loin pas indispensable, surtout pour démarrer ou pour numériser votre art au quotidien. Ce serait même impensable, vu la quantité de numérisations que je fais chaque semaine (photos et scans confondus). C’est plutôt une compétence de base à acquérir et à intégrer dans votre flux de travail.

Mes choix personnels

Personnellement, j’utilise autant le scan que la photographie pour numériser mes creations. 

Je choisis l’un ou l’autre selon ce que je veux faire de chacune de mes numérisations. 

Voici donc, les 2 questions principales que je me pose :

1. Pourquoi j’ai besoin de numériser mon oeuvre ? 

  • Est-ce pour la diffuser rapidement sur Internet ?

Pour cet usage je privilégie souvent la photo. Ce qui ne veut pas dire que je ne publie pas des illustrations scannées. La photo m’offre un plus grand champs de créativité et d’expression.

  • Est-ce une étape intermédiaire dans mon processus créatif ? – 

Dans ce cas j’utilise indifféremment aussi bien la photo que le scan. Je privilégie le scan seulement si je suis très avancée dans mon processus créatif et je veux preserver des elements de mon travail, tout en ayant la possibilité d’augmenter leur taille, pour créer des motifs de surface, par exemple, et continuer à travailler de façon numérique.

  • Est-ce l’étape finale pour créer une version digitale à vendre sur une boutique en ligne ? 

Dans ce cas, je privilégie le scan.

2. Quelle sera la taille finale de mon oeuvre ?

Est-ce que je veux garder la taille réelle de ma création ou est-ce que je veux créer des versions en plus grandes dimensions ?

Si j’ai l’intention d’agrandir mon oeuvre, je choisis sans hesitation de la scanner en très grande résolution (souvent 1200 ppp, mais dans tous les cas supérieure à 300 ppp), selon les possibilités de votre scanner et de l’agrandissement souhaité.

Remarque:

J’attire, tout de même, votre attention sur le fait que plus la résolution est importante, plus votre image sera lourde. De ce fait cela ne sert à rien de charger des image à 300 ppp sur un site Internet ou sur vos réseaux sociaux. Cela ne fera que retarder leur affichage sur les pages web. En plus, vous voudriez probablement protéger votre art.

La resolution de reference pour les images sur l’écran est de 72 ppp (ou 72 dpi).

Pour résumer, en ce qui me concerne, 

j’utilise la photographie pour :

  • Créer rapidement de jolies photos à partager sur les réseaux sociaux.
  • Numériser mes croquis préparatoires ou illustrations en cours de travail que je termine dans Illustrator ou Photoshop

J’utilise le scanner pour :

  • numériser des illustrations que je voudrais potentiellement agrandir
  • créer des images destinées à l’impression ou à la mise en vente sur une boutique en ligne
  • numériser des croquis ou des illustrations en cours de travail que je termine dans Illustrator ou Photoshop

Votre art est numérisé et après ?

Une fois votre art scanné ou photographié, commence un nouveau chapitre, celui du traitement de votre image dans un logiciel tel que Adobe Photoshop ou Photoshop Elements, ou Affinity Photo… Ce traitement est nécessaire pour améliorer la qualité de votre illustration. La plupart du temps, nous avons besoin de nettoyer nos images, d’effectuer quelques réglages concernant les ombres et les lumières, les niveaux de gris, le contrast, les couleurs… Et surtout si vous voulez utiliser vos éléments illustrés pour créer d’autres visuels, tels que des motifs de surface, vous auriez également besoin d’enlever le fond derriere vos illustrations pour disposer des elements séparés, les réarranger …

Mais, encore une fois, ceci est un tout autre chapitre et pourrait être le sujet de plusieurs autres articles.

Espérant que cet article vous a été utile, n’hésitez pas de me dire dans vos commentaires, si vos pratiques sont semblables à la mienne ou si vous avez des usages différents du scanner et de la photo quand il s’agit de numériser votre art.

Trouver des idées pour enrichir sa bibliothèque créative

Sans recourir aux réseaux sociaux ni au travail d’autres artistes

Dans cet article je vais me concentrer sur des méthodes pour chercher votre inspiration autrement que sur les réseaux sociaux ou le travail d’autres artistes. Dans l’article de la semaine dernière nous avons déjà abordé la question comment tenir une bibliothèque créative, et l’adapter spécifiquement au “surface pattern design” Aujourd’hui, je vais vous révéler mes meilleurs astuces pour personnaliser au maximum cette bibliothèque et la transformer en un trésor de créativité unique à vous.

De nos jours, il est facile de trouver rapidement des idées inspirantes en navigant sur Pinterest ou Instagram, en sondant Google ou en feuilletant les portfolios d’autres artistes. Bien sûr, il ne s’agit jamais de copier l’art de quelqu’un d’autre, mais de trouver des idées, des points de depart pour notre propre mise en route créative.

Rassurez-vous, je ne suis pas en train de critiquer cette méthode de recherche d’inspiration, elle est même conseillée, ne serait-ce qu’en tant que veille professionnelle pour se tenir au courant des tendances du moment et honorer le travail d’autres collègues. Néanmoins, pour ma part, je préfère y recourir avec modération.

Pourquoi ?

wood love art connection
Photo by Olya Kobruseva on Pexels.com

Tout d’abord, parce qu’elle peut devenir extrêmement chronophage et distrayante. Combien de fois je me suis dite que je ne prendrait que 10 minutes pour naviguer sur Pinterest et admirer le travail d’autres artistes, et finalement, j’y passe une demi heure ou trois-quarts d’heure, pendant lesquels mon propre travail artistique n’est toujours pas fait.

De plus, cette méthode me donne quelques fois le sentiment de recycler les idées de quelqu’un d’autre, au lieu de générer des idées plus personnelles.

Au pire, elle nourrit le syndrome de l’imposteur chez beaucoup d’artistes qui cherchent à se lancer. Après avoir regardé tant de magnifiques créations du monde entier, on commence à se sentir nul, pas à la hauteur, ou pas légitime… On ne pense pas que le collègue que l’on admire, a dû, lui aussi, cheminer, persévérer, traverser des moments de doutes, d’incertitudes, d’échec…

Pour ces 3 grandes raisons, je trouve que, parfois, même souvent, cela fait beaucoup de bien de se déconnecter de nos réseaux sociaux favoris et de chercher l’inspiration autrement.

Une bibliothèque créative personnelle, unique au monde

Alors, voici quelques autres méthodes de recherche d’inspiration sans recourir aux réseaux sociaux et le travail d’autres artistes, mais en se connectant profondément à qui vous êtes, car vous êtes unique au monde et votre contribution est, elle-même, unique au monde. Pas besoin de se comparer à qui que ce soit, car même si des milliers, même des millions d’artistes avant vous ont dessiné les mêmes sujets (des fleurs, des arbres, des portraits, des personnages, des motifs de toute sorte…), et bien, cela n’a jamais encore été fait par vous. Et c’est en cela que votre travail artistique sera précieux.

Alors, la question centrale, c’est “Comment enrichir votre bibliothèque créative en la transformant en un trésor 100 % personnel, unique au monde?”

Avant de répondre en detail à cette question dans le corps de cet article, permettez-moi de vous apportez une réponse très courte et synthétique:

Créez avant de consommer!

Chercher l’inspiration autrement

Parfois la question de recherche d’inspiration ne se pose pas. Nos idées coulent de source. Il suffit de nous assoir et de nous laisser porter par notre imagination. D’autres fois, il faut partir à la recherche de cette inspiration de façon plus consciente et intentionnelle.

Voici quelques idées à expérimenter lorsque vous avez l’impression que votre inspiration n’est pas au rendez-vous.

Idée N# 1: Sortez dehors

Prenez 15 minutes pour vous promener dans la nature, ou dans une rue charmante, connue ou inconnue… Ayez conscience que le but de cette promenade n’est pas juste de vous aérer. Pendant ces 15 minutes, ayez l’attitude d’un “chasseur d’inspiration”.

Observez avec intensité les objets autour de vous (fleurs, arbres, végétaux, animaux, bâtiments, personnages…).

Soyez curieux. Posez-vous des questions.

Est-ce qu’il y a des formes qui vous interpellent, des couleurs, des textures, des details, des compositions, des associations d’objets, des histoires à raconter…

Prenez plein de photos de tout ce qui vous interpelle et vous inspire, même si vous ne voyez pas immédiatement comment utiliser ces éléments. 

Idée N# 2: Fouillez dans vos souvenirs

Fouillez dans vos propres photos de vacances. Ravivez les mémoires de ces beaux moments que vous avez pu vivre dans des endroits dépaysants ou tout simplement inspirants. Faites quelques croquis en prenant comme modèle vos propres photos.

Sélectionnez quelques photos pour les copier directement dans votre bibliothèque créative. Elles peuvent vous inspirer des palettes de couleurs, des ambiances…

Idée N# 3 Faites du neuf avec du vieux

Sortez vos dessins d’enfant ou vos carnets de croquis remplis plusieurs années en arrière. Je sais, ils vous feront sourire. Vous ne les trouverez plus à la hauteur ou plus d’actualité car vous avez évolué dans votre style et dans votre regard sur le monde… Mais, essayez de les voir d’un oeil neuf, portez-y un regard frais. Choisissez au moins un de ces vieux croquis ou dessins d’enfant qui vous interpelle et refaites-le à neuf. Ou, sélectionnez juste quelques elements et donnez-leur un nouveau look, une nouvelle vie, selon votre bagage artistique actuel.

Idées N# 4: Lancez-vous un défi artistique

Participez dans un défi artistique. Vous en trouverez plein sur Internet. Un des plus connus c’est Inktober, mais il y en a plein d’autres.

Vous pouvez, également, créer votre propre liste de défis artistiques, en la personnalisant à vos intérêts. Par exemple, dessiner un animal par jour pendant 30 jours, ou esquisser 100 visages en une semaine, ou encore, explorer une technique différente pour créer des textures pendant 10 jours… J’avoue que ce dernier défi – textures, trotte depuis un moment dans ma tête. J’ai hâte de m’y lancer et de vous partager mes explorations.

Idée N# 5: Jouez

Créez sans vous prendre au sérieux. Explorez, testez, inventez, aventurez-vous en expérimentant de nouvelles techniques, de nouveaux sujets, de nouvelles palettes de couleurs…

Parfois, c’est plus facile à dire qu’à faire, surtout si on est très perfectionniste. On ne veut pas gaspiller du papier, du materiel. On veut que le carnet de croquis soit beau, rempli de créations magnifiques… Mais en restant dans cette attitude, on se bloque complètement, et on a du mal à évoluer dans notre créativité.

Pour sortir de ce blocage, une petite astuce qui marche à 100%, c’est de créer avec un enfant à nos côtés. On est vite décomplexé et un peu plus libre du perfectionnisme.

Alors, laissons le perfectionnisme pour l’étape finale de notre processus artistique (celle, avant de présenter notre creation à un client). Au démarrage d’un projet, plongeons sans peur dans le jeu et l’experimentation et voyons de quelles pépites nous allons enrichir notre bibliothèque créative.

Comment tenir une bibliothèque créative pour le design de motifs de surface

Tenir une bibliothèque créative, l’alimenter et fouiller dedans… C’est sans doute mon astuce préférée pour cultiver mon inspiration et gagner du temps dans mon processus créatif de “surface pattern designer”. Si ce terme vous est encore inconnu, pensez à jeter un oeil sur mon article “Pattern designer – un beau métier artistique peu connu”.

Cette astuce est simple, et pourtant très puissante, car elle vous permettra non seulement d’améliorer votre flux de travail, mais aussi de vous perfectionner et de renforcer votre style artistique, surtout dans le domaine du design de motifs de surface.

Quand je parle de bibliothèque créative, je pense à cet espace physique et virtuel, où je collectionne tous les motifs qui naissent de ma pratique artistique quotidienne. J’entends par le mot “motif”, des “motifs de base”. (À différencier des “motifs répétitifs aboutis” qui sont le produit final et que l’on appelle en anglais “patterns”, d’où le mot “surface pattern design” et non “surface motif design”).

Quelques précisions de vocabulaire

Dans le “pattern design”, le mot “motif” et le mot “pattern” n’indiquent pas la même chose. Les motifs sont des éléments individuels qui composent le pattern. Par exemple, au sein d’un pattern avec différentes fleurs, chaque fleur est un motif. Si le pattern comporte différentes feuilles ou autres elements (botaniques, géométriques, abstraits, illustratifs…) chaque element individuel est un “motif” .

Bref, par “motifs”, j’entends tout element graphique, pictural ou illustratif. Que ce soit des textures, des gribouillis, des taches abstraites de peinture ou des illustrations finies…, tout ce que vous créez peut être utilisé comme matériau pour developper un design, une illustration plus complexes, un pattern, voire des collections tout entières pour le textile, la papèterie, le home decor…

Petite précision

Concernant votre bibliothèque de motifs, il ne s’agit pas de collectionner des creations d’autres artistes, comme on le ferait pour les planches d’inspiration ou à des fins d’étude et d’analyse. Bien au contraire, cette fois, je vous conseille de remplir, au fur et à mesure, cette bibliothèque, exclusivement, avec vos propres elements graphiques et toute sorte d’exploration artistiques. Bref, il s’agit de créer un repertoire de vos propres idées visuelles.

Quelle intérêt de créer notre propre bibliothèque de motifs ?

  • Tout, d’abord, vous allez pouvoir y piocher des idées sans le souci de copier un autre artiste. 
  • Vous pouvez transformer rapidement certains d’entre eux en motifs numériques. Et voilà que vous avez des “blocs de construction” tout prêts dans vos mains. Vous pouvez directement commencer à jouer avec, à les arranger. C’est un gain de temps précieux.
  • Vous allez constater que certains de vos motifs “dialoguent” entre eux, se complètent mutuellement, se transforment. Cela vous aidera énormément quand vous voudriez créer des collections.
  • Avec le temps, vous allez observer l’evolution de votre langage visuel et de votre style
  • C’est une veritable autoroute de créativité 
  • C’est fun

Comment s’y prendre ? 

S’organiser

  1. Prenez 15 à 30 minutes par jour pour alimenter votre bibliothèque créative
  2. Toutes les techniques et experimentations artistiques sont à prendre: du simple gribouillages et des marques d’un pinceau sur le papier, en passant par le collage ou les techniques d’impression, jusqu’aux dessins et les illustrations plus abouties…
  3. Photographiez ou scannez vos créations
  4. Répertoriez vos motifs dans des classeurs ou des dossiers informatiques.

Dans un premier temps essayer de trouver les categories dans lesquels vous pouvez répartir vos motifs pour les retrouver facilement.

Les categories les plus fréquentes

Si vous observez quels sont les motifs les plus courants en design de surface, vous  constaterez qu’il y a des categories incontournables, comme:

  • Les fleurs et les végétaux en général 
  • Les textures
  • Les figures géométriques (y compris les motifs en pois et les rayures)
  • Les motifs ornementaux et abstraits

Ces thèmes “classiques” sont, en quelque sorte, éternels. Ils ont toujours marché  et ils marcheront toujours, car les artistes les interprètent et reinterprètent à leur façon. 

Si vous voulez vous lancer dans le surface pattern design, il est vivement conseillé de ne pas passer à coté de ces categories en préparant votre portfolio d’artiste. N’oubliez pas d’en inclure ne serait-ce que quelques exemples.

En dehors de ces categories, “grands classiques, incontournables”, il est possible que vous soyez passionnés par d’autres themes, plus personnels à vous (les animaux, les portraits, le yoga, l’architecture, les sports…) Faites une liste de tous les thèmes sur lesquels vous adorez créer du contenu visuel. Cette liste peut, bien sûr, évoluer dans le temps, et vous pouvez y rajouter de nouvelles catégories. 

Petit clin d’oeil: N’oubliez pas d’inclure une catégorie “Palettes de Couleurs”. C’est tellement utile en matière de design. Répertoriez-y vos palettes personnelles, crées à partir de vos photos ou de vos explorations colorées.

Les dossiers

Enfin, créez des dossiers par catégories. Vos dossiers peuvent être numériques ou physiques. Personnellement j’utilise les deux : 

des dossiers informatiques pour tous les documents scannés ou photographiés, ainsi que pour toute creation digitale, 

des classeurs à  levier où je range plus particulièrement mes explorations avec différentes textures. (Bien sûr, vous pouvez y ranger toute autre catégorie selon votre style et vos intérêts personnels).

Selon les categories qui vous passionnent le plus, vous trouverez l’organisation la plus appropriée pour vous.

Astuces pour adapter votre bibliothèque spécifiquement au surface pattern design

Créez des motifs individuels

Pour faciliter le processus de transformation numérique de vos motifs, je vous recommande de créer chaque motif séparément plutôt qu’un cluster de motifs qui se touchent. Laissez de l’espace entre vos motifs pour pouvoir les manipuler avec plus de facilité dans Photoshop ou Illustrator.

Peignez chaque couche séparément

Si vous avez des motifs complexes, composés de plusieurs couches de peinture, par exemple, peignez chaque couche séparément. (De même s’il s’agit de couches de collage ou d’autres techniques de medias mixtes.) Scannez-les et importez-les, une à une dans le programme de votre choix, Illustrator ou Photoshop. Assemblez les différentes couches pour reconstituer votre motif, à l’intérieur du logiciel informatique.

Cette astuce vous donnera la possibilité de modifier chaque detail de votre motif, si vous le souhaitez, ce qui serait impossible si toutes les couches étaient fondue en une seule masse. 

Cela vous épargnera aussi de vous arracher les cheveux avec des correction numériques complexes et chronophage. Croyez-moi, cela vous sauvera des heures de travail supplémentaire. 

Créez au milieu de votre page sans toucher les bords

Evitez que vos motifs touchent et dépassent les bords de la page. Veillez à  laisser de l’espace blanc tout autour de chacun d’eux. Si vos motifs sont incomplets ou coupés, il vous sera difficile de les transformer en motifs répétitifs sans couture

Préférez des lignes bien contrastantes

Evitez de dessiner avec des lignes trop pâles, presque invisibles. Si vos dessins sont trop pâles, vos scans ou vos photographies seront de mauvaise qualité et vous auriez des difficultés à les travailler de façon digitale dans l’étape suivante. Préférez des  lignes bien contrastantes avec la page blanche.

Créez plusieurs versions du même motif. 

  • Variez les dimensions. (Créez de petites, moyennes et grandes versions du meme motif)
  • Apportez des variantes dans les details qui composent votre motifs. (Tournez les pétales ou les feuilles de vos fleurs, un peu différemment. Choisissez des positions différentes pour vos animaux, ou faites-les regarder dans différentes directions…)

Si vous n’apportez pas de variations dans vos motifs, votre design final risque d’être monotone, assez statique et manquant d’intérêt visuel. Alors, je vous conseille de créer toujours plus de versions que vous n’en utiliseriez au final. Mieux vaut plus que pas assez.

Pour ma part, je me rends compte que je n’utilise qu’entre 25 à 30% de mes creations initiales dans le design final. Oui, ce n’est pas beaucoup, mais cela me donne suffisamment de choix pour créer un design qui fait “click” au fond de moi, et pour lequel je peux dire à la fin: “C’est exactement ce que je veux!” Bref, je préfère avoir plus de matériaux que pas assez.

A suivre

J’espère que cet article vous a plu et vous a apporté inspiration et astuces utiles pour les mordus du “surface pattern design”. Dans mon prochain article, je vous donnerai des idées comment alimenter votre bibliothèque créative et trouver de l’inspiration autrement qu’à travers les réseaux sociaux (Pinterest, Instagram…) et le travail d’autres artistes. Comment enrichir votre bibliothèque en la transformant en un trésor 100 % personnel, unique au monde, car, oui, vous-mêmes, vous êtes unique!

Comment appliquer votre art sur des objets du quotidien

Quand on parle d’art, beaucoup de gens pensent en premier aux expositions, aux musées…

Quand on parle d’illustration ce qui vient en premier lieu dans notre esprit, c’est l’illustration pour enfants, les livres d’images, les manuels illustrés, les histoires en bandes dessinées  ou les dessins animés de notre enfance, qui ont probablement été notre premier contact conscient avec le domaine de l’illustration, voire de l’art.

Et pourtant, l’illustration, le dessin, la peinture, voire les beaux arts ou les arts plastiques, sont des domaines beaucoup plus vastes. 

Nous trouvons l’art non seulement dans les musées et les expositions, non seulement dans les livres, les magazines et sur les écrans, mais également sur d’innombrables produits du quotidien. 

Et oui, l’art est littéralement partout autour de nous

Les artistes apportent leur touche à notre quotidien afin d’amener plus de beauté, d’harmonie, de joie, y compris à travers les objets qui nous entourent. 

Il y a un artiste derrière les vêtements que nous portons, nos pyjamas ou nos pantoufles, notre vaisselle, le papier paint de notre salon, les rideaux sur nos fenêtres ou les nappes dont nous ornons nos tables. 

Pratiquement toute surface à laquelle on peut penser (que ce soit du papier, du textile, de la céramique, du bois, du métal ou du plastic…), oui, toute surface peut être un terrain de jeu pour l’expression artistique et l’embellissement de notre quotidien. Cette branche de l’illustration porte un nom, celui de Design de Surface.

Qu’est-ce que le design de surface ?

Le design de surface peut être représenté par une simple illustration sur une carte de voeux, par exemple, ou au milieu d’un T-shirt, d’une céramique…

Ou encore, il peut s’agir d’une illustration ou de motifs graphiques répétées à l’infini selon la taille de la surface à couvrir. C’est souvent le cas pour les produits de grande taille, comme le papier peint, les rideaux, les nappes, le textile… Dans ce cas, nous parlons de design de motifs de surface.

Cela peut sembler intimidant de tourner nos propres illustrations en designs de surface, appliqués sur des produits réels. Mais, cela devient rapidement possible si vous avez:

  • de quoi gribouiller (du papier, quelques crayons ou aquarelles – la trousse d’école de votre gamin suffira),
  • un scanner ou un appareil photo (vous pouvez utiliser celui de votre telephone mobile)
  • un ordinateur (avec un programme de traitement de l’image de votre choix ,de type Photoshop, ou Adobe Illustrator, ou Affinity Designer, ou Procreate sur iPad…),

Et vous pouvez vous faire plaisir:

  • En créant vos produits personnalisés
  • En offrant des cadeaux personnalisés à vos proches, 
  • Et même, en tournant votre passion créative en métier.

Grâce aux techniques digitales, vos illustrations, vos peintures, vos sketches ou même vos dessins d’enfant, peuvent facilement trouver une autre vie, au-delà des carnets de croquis dormant, peut-être, au fond d’un placard.

Dans cet article, je vous propose de découvrir le chemin que vos dessins peuvent emprunter pour briller comme des starlettes sur un produit du quotidien. Et au mieux, apporter plus de joie, de bonne humeur, du réconfort, de la beauté ou toute autre qualité positive que vous voulez voir rayonner dans le monde.

Je vais vous révéler chaque étape de mon processus créatif, depuis l’idée vague qui pointe son nez dans ma tête jusqu’ai produit final.

Le Point Zéro: “Je ne sais pas quoi dessiner.”

Ah, l’inspiration ! Je pourrais écrire un chapitre entier sur ce sujet, voire un livre, mais, pour l’instant, simplifions notre démarches et sortons de ce point d’inertie créative en répondant à quelques questions. Ces questions nous permettront de nous mettre en chemin.

Dans ma démarche creative, j’aime partir de moi-même et de ce qui me parle le plus à un instant donné. Quand je suis au point zéro, j’aime commencer par me poser quelques questions.

  • Qu’est-ce qui m’intéresse le plus en ce moment? (Le sport, l’art, la science, la technologie, les blagues, la cuisine, la preparation d’une fête…)
  • Qu’est-ce qui me touche ? Qu’est-ce qui m’émeut ? ( Les rires d’enfants, mon chat qui me parle de ses yeux, le langage des animaux, la nature, un événement de l’actualité, un livre que je viens de lire, les couleurs du coucher du soleil, les souvenirs de mon enfance, une musique particulière…) Puis-je nommer les émotions qui jaillissent en moi?
  • Qu’est-ce que j’ai envie de dire au monde (ou à mon entourage) en ce moment précis ? Ai-je un message particulier ? (Un message pour plus de liberté, de tolerance, un message contre les discriminations de toute sorte dans le monde ou pour la paix, un message d’espoir ou d’émerveillement…
  • De quelle qualité ai-je le plus besoin en ce moment? : sérénité, joie, amour, paix, réconfort, jeu…  

Ces quatre questions vous aideront souvent à trouver un thème pour vous mettre à dessiner, à vous exprimer.

Et si l’inspiration n’est toujours pas là ?

Si l’inspiration n’est toujours pas au rendez-vous, pas de panique, vous n’êtes pas un cas désespéré ! Sachez que l’inspiration se cultive au jour le jour. Elle est la nourriture de l’artiste. 

Mon conseil: Si vous souhaitez approfondir ce sujet vous pouvez consulter ces autres articles

Une solution de secours

Si vous êtes dans l’urgence, prenez, tout simplement, une feuille de papier et l’outil de dessin de votre choix et commencez à  gribouiller. Faites des marques au crayons de couleur, des figures géométriques ou des formes abstraites en peinture, esquissez quelques fleurs ou quelques drôles de visages… 

Ou encore, sortez du placard vos dessins d’enfance, inspirez-vous en ou prenez carrément certains d’entre eux comme elements à utiliser dans la prochaine étape. 

Vous pouvez également photographier des objets qui vous inspirent.

Faire des croquis à la main

Une fois l’inspiration retrouvée, commencez par faire des croquis de vos idées.

N’hésitez pas de prendre le temps et d’en faire plusieurs. Parfois, les premieres idées sont les meilleures. D’autres fois, elles sont un peu rigides, parfois maladroites, et ont besoin d’être dégrossies, développées, poussées, affinées.

Mon conseil: Remplissez plusieurs pages de croquis sur le thème qui vous tient à coeur. Et même si vous choisissez de faire des gribouillages, remplissez plusieurs pages de vos gribouillages et observez comment ils évoluent

Explorer et jouer de façon creative

Une fois, ayant dégrossi l’idée premiere en faisant une multitude de croquis, j’aime plonger dans un veritable jeu et explorer plein de techniques ou d’outils créatifs, des façons de voir ou des façons de faire… tout en expérimentant sur le même sujet. J’aime jouer avec les différents elements de l’art (les lignes, les formes, les textures, les couleurs, l’espace…). Cela donne parfois des résultats surprenant et permets de faire des découvertes auxquelles je n’aurais jamais eu accès en court-circuitant l’étape du jeu.

Pour être honnête, c’est mon étape préférée. Pour en tirer pleinement profit il faut se mettre dans une attitude de “non jugement”. Les experiences ratées sont permises et indispensables, les surprises constamment au rendez-vous, la bonne humeur et l’émerveillement – vos invités de chaque instant. Et votre enfant intérieur est aux anges. Attention, après ce bain créatif, vous pouvez rajeunir. 

Mon conseil: À cette étape il ne faut pas avoir peur de gaspiller du matériel.

Trier

À la suite de cette rencontre directe avec votre enfant intérieur, vous allez vous trouver avec plein de matière visuelle pour votre création finale. Cela est particulièrement bienvenue si vous deviez créer non pas un seul motif isolé, mais une collection de motifs sur le meme thème

Quoi qu’il en soit, il va falloir trier et decider quels sont vos visuels préfères, ceux que vous voudriez developper plus loin. 

Mon Conseil: Les visuels non sélectionnés ne sont pas forcément pour la poubelle. Vous pouvez les garder dans un classeur créatif et les recycler, en les utilisant dans d’autres projets de motifs de surface, surtout quand vous seriez pressés par le temps, et n’auriez pas la possibilité de passer par l’étape du jeu créatif. Croyez-moi, vous seriez tellement content de les retrouver quand la date butoir d’un projet est courte. Et plus vous en avez, plus vous avez la chance qu’une de ces experiences creatives s’adapte à votre projet en cours. Et même si ce n’est pas le cas, certains vous donneront probablement des pistes d’inspiration.

Scanner ou Photographier

Une fois que vous avez un nombre suffisant d’éléments visuels (croquis, motifs, illustrations, gribouillages, textures…), il est temps de scanner vos creations afin de pouvoir les nettoyer et les retravailler digitalement.  Assurez-vous de les scanner en haute résolution (300 dpi minimum). Vous trouverez ce paramètre dans les options de scan de votre imprimante ou scanner. 

Mon conseil: Si vous n’avez pas de scanner, vous pouvez photographier vos visuels à la lumière du jour, en utilisant un appareil photo numérique ou même votre telephone portable.

Traitement digital des images

L’étape suivante concerne le traitement numérique de vos images sur ordinateur. 

Cette étape requiert quelques connaissances techniques spécifiques au logiciel que vous souhaitez utiliser. 

Ils existent plusieurs programmes. Ceux que j’utilise personnellement sont Adobe Photoshop (pour les illustrations en pixels) et Adobe Illustrator (pour les illustrations vectorielles), et parfois Procreate (sur iPad). Ce dernier me sert surtout “en nomade” pour des créations en pixels.

Je traiterai la thématique de la difference entre les images vectorielles et les images en pixels dans un article à part, car le sujet est assez vaste.

Adobe propose une version d’essai gratuite, limitée dans le temps. Néanmoins, ces logiciels étant assez complexes et offrant une multitude de possibilités créatives et artistiques, leur maitrise peut s’apparenter à l’apprentissage d’une langue et peut nécessiter un certain entrainement. 

Est-ce nécessaire de maîtriser un de ces logiciels ?

Apprendre les bases d’Illustrator et de Photoshop est essentiel pour pouvoir créer des motifs de surface.

La bonne nouvelle, c’est que pour démarrer et voir rapidement une de vos illustrations sur un produit du quotidien, vous n’avez pas besoin de maitriser complètement les logiciels. Il vous suffit de vous familiariser avec les outils essentiels pour atteindre vos objectifs et être rapidement opérationnel.

Mon conseil: Commencer par explorer les tutoriels gratuits sur YouTube ou faites des recherches sur des formations bon marché et de qualité. Il y en a plein. Quelques pistes: Skillshare, Udemy, Domestika…

Avoir en tête la destination finale de votre art

Pensez au produit sur lequel vous voulez appliquer votre motif. Est-ce un petit objet, tel un mug, un agenda, une assiette en porcelaine…? Ou s’agit-il d’une surface plus importante, tel du papier peint, des rideaux, une housse de couette…?

Lors de la creation de votre design ayez toujours en tête sa destination finale. Certains designs s’adaptent bien sur plusieurs types de produits, mais d’autres peuvent être plus restrictifs.

Mon conseil : N’hésitez pas d’explorer différentes compositions et différents arrangements de vos motifs.

L’interêt des “mock-ups” ou maquettes de produits

Une fois votre motif répétitif crée, il est temps de le tester en l’appliquant sur les produits pour lesquels vous l’avez conçu. Pour cela il existent des maquettes numériques (“mock-ups”) qui vous permettent de simuler comment votre art paraitra sur le produit final

Les mock-ups ont un double intérêt :

  1. Ils sont une première phase de test virtuel qui vous aidera à apporter des ameliorations ou des ajustement finales sur votre motif, comme le choix de l’échelle des elements, par exemple. Vos elements sont-ils trop petits ou trop grands, trop serrés ou trop espacés par rapport à ce que vous souhaiteriez?
  2. Ils mettent en valeur votre creation en aidant vos clients à se representer comment votre art va paraître sur leurs produits.

Mon conseil: Les mock-ups sont un élément indispensable de votre portfolio d’artiste dans le domaine du design de surface.

Les sites d’impression à la demande

Pour tester rapidement mes créations sur des produits physiques, le plus simple, pour moi, a été d’utiliser les service de sites d’impression à la demande.

La plupart des entreprises spécialisées dans le print à la demande offrent une large gamme de produits et de services (Pixartprinting, Vistaprint…). Mais il est toujours préférable de se renseigner et de comparer les différents sites pour leurs offres. Par exemple, tous les sites ne proposent pas des vêtements pour bébé et même pour enfants. Alors, une petite recherche en amont s’impose selon le type d’objets pour lesquels vous voulez créer.

Ils existent également des sites qui offrent la possibilité de créer une boutique en ligne dans laquelle vous pouvez vendre vos propres creations sur des produits proposés par le site, tout en ayant la possibilité d’acheter ceux qui vous intéressent, si vous le souhaitez. Bref, d’une pierre, deux coups : pouvoir vendre et tester vos creations sur des objets du quotidien. 

C’est le cas de sites comme Society 6, Redbubble, Printful, Spoonflower et plein d’autres. Chacune de ces plateformes a ses conditions et ses spécificités, mais elles offrent toutes le service de print à la demande. 

Les avantages des boutiques de print à la demande

  • Pas besoin de stocks de produits chez vous
  • Pas de preoccupations sur la fabrication et l’acheminement des produits vers vos clients

Tout cela est géré par les plateformes en question, en échange d’un pourcentage de commission sur vos ventes (variable d’une plateforme à l’autre). Tout ce que vous avez à faire est de créer de l’art et de le mettre en ligne dans votre boutique. 

Mon conseil: Même s’il n’est pas facile de percer sur ces plateformes, surtout au démarrage, cela vaut la peine d’essayer et de persévérer. Pour moi, ces plateformes ont joué un role important dans mon apprentissage et mon perfectionnement. Et surtout, elles offrent la possibilité de faire partie d’une communauté de gens créatifs talentueux, avec des années d’expérience.

Commander un produit avec votre design

Il est difficile de commander un produit avec chaque nouvelle illustration ou design que l’on crée, surtout quand on débute, quand le bénéfice financier est encore très faible, voire nul et quand on est très productif. Néanmoins, je vous recommande de le faire ne serait-ce que pour tester une partie de vos créations, et ceci, d’autant plus si vous êtes debutant dans ce domaine. 

Je sais, rien de plus décevant de voir notre produit imprimé avec un défaut de design (un délié blanc en plein milieu de notre motif répétitif, des couleurs pas vraiment comme on les voulait, une resolution médiocre …) Vous pourriez croire que c’est la faute des imprimeurs, mais, en réalité, dans 99% des cas, c’est celle du designer. 

Bref, il vaut mieux que cela vous arrive à vous, qu’à vos clients, car vous ferez le nécessaire pour chercher des solutions et corriger les défauts de design ou de paramètres technique de vos fichiers. Vous apprendrez, vous grandirez

Et puis, au-delà des défauts techniques, lorsque vous tenez l’objet avec votre art, dans vos mains, posez-vous toujours la question : Auriez-vous envie d’acheter ce produit pour vous-mêmes ? Si la réponse est OUI, vous êtes sur la bonne voie. À qui auriez-vous envie d’offrir ce produits ? Qui s’en réjouira ?

Penser au-delà de l’art

Ces questions nous obligent à penser bien au-delà du processus de création, en mettant au centre les êtres humains que nos creations pourraient servir. Ceux à qui ils apporteront de la joie, du confort, du bien-être ou toute autre qualité que vous souhaitez voir fleurir dans le monde. Cette projection au-delà de nous-mêmes en tant qu’artistes, nous aide à définir qui pourraient être nos clients potentiels et comment pouvons-nous mieux les servir, répondre à leurs besoins à leurs recherches, résoudre certains de leurs problèmes …

Mon conseil: C’est plus rassurant de proposer vos créations pour le design de surface si vous les avez déjà testé jusqu’au bout, jusqu’au produit physique. Et si le résultat vous satisfait, croyez-moi vous gagnerez en confiance, en conviction et en motivation pour offrir vos produits au monde. 

Partagez vos experiences et vos questionnements

Et vous, avez-vous déjà expérimenté d’imprimer une de vos créations sur un produit de la vie quotidienne ? Quel a été votre motivation première pour le faire ? 

  • Vous faire plaisir ?
  • Faire plaisir à quelqu’un d’autre avec un cadeau personnalisé ?
  • Apprendre ou vous professionnaliser dans ce domaine ?

Quel a été votre ressenti de voir votre propre création artistique sur un objet de votre environnement ? Parfois, ça donne des ailes, sans parler à quel point cela peut être valorisant pour les enfants de voir leur propres créations mises en valeur de cette façon.

Butez-vous sur une des étapes ci-dessus pour aller jusqu’au bout d’un tel projet ?

N’hésitez pas de partager vos réflexions ou de me poser vos questions dans les commentaires.

En attendant, n’oubliez pas que:

“Le plus grand artiste a été un jour un débutant.” (auteur inconnu)

Belle journée

Stella

Pattern designer – Un beau metier artistique peu connu

Aujourd’hui, je voudrais vous faire découvrir un métier artistique peu connu. Si peu connu, qu’on a même du mal à trouver une appellation précise en français.

Dans le monde anglophone, le nom de ce métier est, pourtant, bien précis:

« surface pattern designer »

Néanmoins, quand je dis à mes amis français que je suis “surface pattern designer”, personne ne comprend de quoi il s’agit. 

Alors, j’essaye de traduire en français par “designer de motifs de surface”, ou pour simplifier, “designer de motifs”, mais je vois que cela ne semble pas plus clair pour mes interlocuteurs sans quelques explications supplémentaires.

Ma recherche sur internet m’a fait comprendre que plusieurs termes, en usage dans le monde francophone, se font concurrence pour designer ce métiers, peu connu, et pourtant extrêmement créatif et esthétique:

  • Pattern designer 
  • Surface designer
  • Créateur de motifs 
  • Créateur de motifs de surface 
  • Designer textile (mais les motifs de surface ne sont pas destinés uniquement à l’industrie du textile)

On peut également considérer le “pattern design” comme une spécialisation du metier d’illustrateur.  

En absence de plus de précision sur les termes, j’ai décidé d’utiliser celui de “pattern designer” dans ma communication autour de cette branche passionnante des arts appliqués.

Qu’est-ce que le “PATTERN DESIGN” ?

Regardons autour de nous. Les motifs sont partout, sur tout type de surfaces : textiles et tissus d’ameublement, vêtements, accessoires, linge de maison, papier peint, objets diverses et variés, papiers cadeau, cartes de voeux, packaging, etc. Et derrière chaque motif se cache un artiste.

Comment sont créés tous ces motifs de surface ?

Chaque artiste a sa propre méthode créative et ses techniques de prédilection. Les possibilités sont quasiment infinies. Certains artistes dessinent et peignent avec des techniques traditionnelles (aquarelle, acrylique, gouache…) Puis, ils scannent leur art et le préparent de façon digitale pour son application sur des produits artisanaux ou industriels. D’autres artistes travaillent directement sur ordinateur et créent leurs oeuvres en se servant exclusivement de programmes numériques, comme Photoshop ou Illustrator, par exemple. D’autres encore, utilisent la photographie, le collage, ou des techniques mixtes pour créer des motifs de surface.

Quelles sont les sources d’inspiration les plus fréquentes ?

Beaucoup d’artistes s’inspirent de la multitude de motifs que l’on trouve dans la nature. Certains aiment tout autant jouer avec les formes organiques qu’avec les formes géométriques et créer des compositions abstraites. D’autres développent des paysages ou des scènes denses répétées à l’infini et remplies de details énigmatiques. Les animaux, les personnages, les visages, les monuments historiques, l’architecture, les objets de toute sorte, mais aussi les mots, les citations… sont autant d’elements diverses et variés qui inspirent les créateurs de motifs de surface.

La complexité des motifs peut être très variable. Certains, sont extrêmement sophistiqués avec des elements qui se chevauchent et plusieurs couchent qui se superposent. D’autres sont assez simples et épurés, beaucoup plus reposants pour l’oeil ( par exemple, les motifs de pois, de rayures ou de plaids.

Les pattern designers travaillent souvent en collections au sein desquelles ils créent des motifs “complémentaires” de différente complexité.  

En quoi l’art du pattern design aide-t-il à s’élever par l’art ?

Un des grands objectifs du pattern design est de rendre le monde plus beau, ou du moins, d’attirer notre attention sur la beauté qui existe autour de nous. Et ce n’est pas rien. Ce que nous percevons comme beau, ouvre nos coeurs, élève nos âmes et chasse les nuages gris de notre quotidien.

S’entourer de ce qui est beau et harmonieux pour nous, de ce qui nous inspire est important non seulement pour notre bien-être, mais aussi pour notre épanouissement personnel et collectif.

Si nous cessons de considerer les motifs qui nous entourent comme “un bruit de fond” insignifiant, nous commençons à faire des choix plus conscients de notre environnement visuel immédiat. 
Pour amener plus de conscience dans notre rapport à l’art au quotidien, essayez de répondre aux questions suivantes:

Quels sont les éléments visuels décoratifs que vous êtes heureux de voir autour de vous ?

Quelles sont ces palettes de couleurs qui vous font du bien ? 

Observez bien votre decoration intérieure et/ou vos vêtements. Quels sont vos 3 motifs de surface préférés ? Qu’est-ce qui vous attire dans ces motifs ?

Avez-vous une création artistique (dessin, peinture, collage, photographie…) que vous aimeriez voir en tant que design de surface sur un produit de votre choix ?