L’art fait appel à notre capacité de jouer (jouer avec des notions, des matières, des techniques, des formes, des couleurs, des sons, seuls ou à plusieurs, de façon compétitive ou collaborative…). C’est en nous plongeant dans le jeu, que l’art nous ramène dans le moment présent. Cet aspect de jeu dans l’art m’intéresse particulièrement.
J’ai découvert récemment les théories des jeux de James Carse, établies en partant de l’observation de ses enfants. Carse distingue deux grandes catégories de jeu: les jeux finis et les jeux infinis. D’après lui les règle d’un jeu fini ne peuvent pas changer ( c’est le cas du jeu d’échecs, par exemple). Ce type de jeu enseigne la rigueur, et une fois que le vainqueur s’est imposé, le jeu est terminé. À l’inverser, les règles du jeu infini peuvent changer et n’ont pas comme but d’élire un gagnant définitif, mais de perpétuer le jeu en le faisant évoluer les joueurs, et avec eux, le jeu-même (par exemple, le jeu de construction d’une cabane).
Les jeux finis permettent d’améliorer nos performances dans un domaine défini selon des critères définis, alors que les jeux infinis développent nos capacités d’imaginer et d’inventer à l’infini pour faire évoluer le jeu à mesure que nous élargissons notre horizon.
« Les joueurs d’un jeu fini jouent à l’intérieur de limites. Les joueurs d’un jeu infini jouent avec les limites. », d’après Carse.
Pratique du jour
Pour ma part, les deux types de jeux peuvent avoir intérêt s’ils sont joués à bon escient. Aujourd’hui, je vous suggère d’observer en conscience si vous arrivez d’intégrer ces deux types de jeux dans votre quotidien. Savez-vous jongler avec ces deux qualités : l’efficacité (ou la performance) et la capacité d’avoir un horizon ouvert à l’infini, de vous réinventer ?
Voici une courte interview avec James Carse ( en anglais) qui peut inspirer chacun de nous, et, même davantage, les enseignants. Vous pouvez trouvez d’autres interviews de Carse, beaucoup plus complètes, sur YouTube. Malheureusement, je n’ai pas trouvé de traductions françaises, sauf celle de son livre « Jeux finis et infinis », dont je vous joints la référence.
Belle journée d’horizons infinis à toutes et à tous
Stella